Sommaire

  1. Ventilation des habitations à quoi ça sert ?
  2. Le changement de mes fenêtres peut-il avoir une influence sur la ventilation de mon habitation ?
  3. Si mes nouvelles fenêtres sont étanches à l’air, comment faire entrer l’air indispensable au renouvellement de l’air vicié ?
  4. La mise en place de grilles d’aération en traverse haute de mes nouvelles fenêtres sera-t-elle suffisante pour assurer un renouvellement d’air optimal de mon habitation ?
  5. Faut-il prévoir des grilles d’aération sur toutes les fenêtres ?
  6. Pourquoi doit-on prévoir un jeu d’au moins 15 mm sous les portes intérieures ?
  7. A quoi bon remplacer une fenêtre peu isolante au froid par une fenêtre très isolante si l’on doit mettre une entrée d’air non réchauffé au-dessus, n’est-ce pas contradictoire ?
  8. Les grilles d’entrée d’air ne risquent-elles pas de dégrader la performance phonique de mes fenêtres ?
  9. La ventilation de mon habitation a-t-elle une influence sur ma consommation énergétique ?
  10. La VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) double flux est-elle obligatoire pour les nouvelles constructions aux normes RT 2012 ?

1 – Ventilation des habitations à quoi ça sert ?

Nous respirons l’oxygène contenu dans l’air et rejettons du gaz carbonique (CO2) et de l’eau sous forme de vapeur (buée). Si des personnes se trouvent dans une habitation insuffisamment ventilée, il s’ensuit une forte augmentation du taux d’humidité ambiante ainsi qu’une augmentation du taux de CO2 qui rend peu à peu l’air irrespirable et les pièces insalubres.

Nous avons l’habitude d’entasser dans nos logements toutes sortes de produits qui dégagent des polluants appelés Composés Organiques Volatils (COV). Les COV sont principalement émis par les solvants contenus dans les peintures, vernis, revêtements de sol, vernis à ongle, produits de nettoyage, colles, adhésifs et quantités de produits chimiques d’usage quotidien. A noter que contrairement aux idées reçues les fenêtres en PVC sont garanties sans dégagement de COV et se classe A+ (niveau le plus faible) selon la loi relative à la qualité de l’air (Arrêté du 19 avril 2011 Annexe I).

Le renouvellement permanent de l’air intérieur permet d’éliminer tous ces polluants, l’humidité en excès et les mauvaises odeurs afin de respirer un air sain et d’empêcher la prolifération des acariens et des moisissures qui affectionnent les ambiances chaudes et humides. Bon nombre de maladies respiratoires et maux de tête sont souvent dus à des logements insalubres car mal ventilés et souvent à l’insu de leurs occupants. Le renouvellement de l’air est donc tout simplement vital !

A savoir : l’air extérieur est plus sec que l’air intérieur même si votre hygromètre placé à l’extérieur indique le contraire car il mesure l’hygrométrie relative et non l’hygrométrie absolue. Un air froid extérieur peut avoir une hygrométrie relative proche de 100% (condensation sur les vitres extérieures) mais une fois entré dans la pièce et réchauffé, son hygrométrie relative peut descendre à 40 % car l’air chaud absorbe plus d’eau sous forme de vapeur que l’air froid.

2 – Le changement de mes fenêtres peut-il avoir une influence sur la ventilation de mon habitation ?

Les fenêtres que l’on fabriquait jadis jusque dans les années 1970 et même au-delà, possédaient une forte perméabilité à l’air car elles laissaient passer de minces filets d’air sur le pourtour des ouvrants. Cela avait comme seul avantage de permettre un renouvellement de l’air intérieur d’une manière assez naturelle. Toutefois ce principe de ventilation pose aujourd’hui de nombreux problèmes notamment :

  • Aucune maîtrise de la quantité d’air entrant.
  • Inconfort permanent lorsqu’on s’approche des fenêtres, sensation de courants d’air froid.
  • Bruits extérieurs qui se propagent facilement dans les pièces (nuisances sonores).
  • Dépenses de chauffage importantes pour compenser les déperditions inutiles.

Pour éviter tous ces inconvénients, les fenêtres actuelles sont conçues avec des joints souples entre ouvrants et dormants afin d’assurer une bonne étanchéité à l’air, indice A*4 par exemple qui indique un excellent classement à l’air mesuré sur un banc d’essai AEV (Air, Eau et Vent).

De ce fait, la mise en place de nouvelles fenêtres étanches risque de perturber sérieusement la ventilation « naturelle » procurée par d’anciennes fenêtres « fuyardes ».

3 – Si mes nouvelles fenêtres sont étanches à l’air, comment faire entrer l’air indispensable au renouvellement de l’air vicié ?

Il faudra percer des orifices d’aération en traverse haute des fenêtres (Ou dans la façade du coffre de volet intégré le cas échéant) et y accoler une grille d’aération. Ainsi on continuera à faire entrer la quantité d’air nécessaire au renouvellement mais sans avoir les inconvénients.

  • La grille d’entrée d’air sera munie d’un déflecteur permettant à l’air froid entrant d’être dirigé d’abord vers le plafond afin qu’il se mélange à l’air ambiant (effet coanda) pour se réchauffer et ainsi minimiser la gêne qu’il pourrait produire au niveau des occupants.
  • La grille d’entrée d’air est calibrée et auto-réglable afin de pouvoir réguler le débit d’air entrant aux alentours de la valeur nominale qui sera de 15, 20, 30 ou 45 m³/h selon le volume de la pièce. Ainsi on maîtrise parfaitement la quantité d’air entrant.
  • La grille d’entrée d’air sera également munie d’un absorbeur de sons selon le degré d’isolation acoustique requis par rapport aux nuisances sonores extérieures afin de respecter la réglementation en vigueur.
  • L’entrée d’air sera munie d’une grille anti-insectes.
  • Enfin les grilles pourront en option être hygrométriques, donc s’ouvrir automatiquement lorsque le taux d’humidité augmente dans l’air (présence des occupants) et se refermer automatiquement lorsque l’habitation est inoccupée pour réaliser de substantielles économies d’énergies, à condition toutefois qu’elles soient couplées à une VMC dite « Hygro B ».

4 – La mise en place de grilles d’aération en traverse haute de mes nouvelles fenêtres sera-t-elle suffisante pour assurer un renouvellement d’air optimal de mon habitation ?

Oui sauf si votre logement n’est pas équipé d’une Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC) efficace fonctionnant en permanence. Car la ventilation « naturelle » qui se produisait avec vos anciennes fenêtres fuyardes risque d’être désormais insuffisante. En effet, pour assurer une ventilation « naturelle » il faut générer une circulation d’air. Le principe de convection naturelle fait que l’air chaud monte et s’échappe par le haut, il aspire ainsi l’air froid extérieur par le bas, or comme les grilles d’entrée d’air sont situées en partie haute, le tirage naturel ne se fait pas et la quantité d’air entrante risque de s’avérer insuffisante pour assurer un renouvellement d’air compatible avec le degré de pollution intérieur.

La solution la plus efficace, largement éprouvée et obligatoire en construction neuve depuis l’arrêté du 24 mars 1982 consiste à installer une Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC) en même temps que l’installation de vos nouvelles fenêtres. La VMC va créer une dépression dans les pièces de service par les bouches d’extraction obligeant l’air frais à entrer dans les pièces de vie par les entrées d’air situées au dessus des fenêtres.

Si votre logement est déjà équipé d’une VMC, il faudra simplement s’assurer qu’elle fonctionne parfaitement et procéder éventuellement à une opération de révision complète si vous avez oublié la date du dernier entretien.

5 – Faut-il prévoir des grilles d’aération sur toutes les fenêtres ?

Il faut prévoir une grille d’entrée d’air dans toutes les pièces de vie (chambres, séjour, bureau, salon) et surtout pas dans les pièces de service (WC, SDB, cuisine, buanderie) car dans ces pièces, en principe, il devrait y avoir une bouche d’extraction d’air vicié reliée à la VMC.

Si on pose une entrée d’air sur la fenêtre d’une pièce de service, l’air provenant de l’extérieur sera aspiré directement par la bouche d’extraction. Cela réduira à néant l’efficacité de la VMC qui ne parviendra pas à renouveler l’air des autres pièces.

6 – Pourquoi doit-on prévoir un jeu d’au moins 15 mm sous les portes intérieures ?

Afin d’assurer une circulation d’air permanente et suffisante entre toutes les pièces, il faut que les portes intérieures, lorsqu’elles sont fermées, autorisent la libre circulation de l’air. D’où la nécessité de prévoir un passage libre d’au moins 15 mm sous chaque porte. Gare aux moquettes épaisses, aux parquets flottants posés sur un sol existant, aux carrelages posés sur l’ancien revêtement etc.

7 – A quoi bon remplacer une fenêtre peu isolante au froid par une fenêtre très isolante si l’on doit mettre une entrée d’air non réchauffé au-dessus, n’est-ce pas contradictoire ?

Non car il faut distinguer 3 types de déperditions au niveau des parois vitrées :

  1. Les déperditions dues au transfert de chaleur à travers la paroi vitrée : grâce aux doubles vitrages très performants actuels (traités en basse émissivité) ces pertes dues à l’effet de paroi froide vont être divisées par un facteur 5 ou 6. Egalement les profilés multi-chambres (fenêtres en PVC) ou les barrettes de rupture thermique (fenêtres en aluminium) vont réduire ces déperditions.
  2. Les déperditions dues à un excès d’air extérieur s’infiltrant entre ouvrant et dormant, c’est le cas par exemple des portes d’entrée sans seuil ou des fenêtres sans joints entre ouvrant et dormant.
  3. Les déperditions dues aux arrivées d’air frais en traverse haute de fenêtres, indispensables au renouvellement de l’air intérieur (évacuation du CO2, des polluants, de l’humidité, des odeurs…).

Les nouvelles fenêtres vont permettre de réduire considérablement les déperditions des cas n° 1 et n° 2 qui peuvent représenter jusqu’à 40 % des pertes énergétiques d’une habitation voire davantage notamment en logement collectif.

Par contre le remplacement des fenêtres n’aura pas d’influence sur les déperditions dues au seul renouvellement de l’air du cas n° 3.

La diminution des déperditions dues au renouvellement de l’air ne peut s’envisager qu’en réchauffant l’air entrant à partir de la chaleur récupérée dans l’air vicié extrait (VMC double flux) ou d’autres dispositifs de réchauffage de l’air entrant à partir d’énergie renouvelable tel un puits canadien ou un mur trombe par exemple.

8 – Les grilles d’entrée d’air ne risquent-elles pas de dégrader la performance phonique de mes fenêtres ?

Non à condition que le niveau d’affaiblissement phonique de la grille d’entrée d’air soit adapté et en rapport avec la performance phonique de façade requise selon l’environnement extérieur. On estime que l’affaiblissement phonique normalisée de la grille d’entrée d’air mesurée en laboratoire qu’on appelle le Dn,e,w + Ctr doit se situer au moins 6 à 7 dB au dessus de la performance phonique requise de la façade.

Par exemple pour une fenêtre standard équipée d’un vitrage 4/16/4, requise pour un classement façade de 30 dB, la grille d’entrée d’air aura un affaiblissement normalisé Dn,e,w + Ctr de 36 dB minimum. Pour une fenêtre équipée d’un vitrage phonique 10/16/4, classement façade requis de 35 dB, la grille aura un Dn,e,w + Ctr de 41 dB.

A noter que s’il y a 2 grilles dans la même pièce, il faudra majorer la performance de chaque grille de 3 dB.

Au-delà d’un affaiblissement requis de 35 dB façade vis-à-vis d’un bruit de trafic routier, il est interdit de prévoir des entrées d’air en traverse haute des menuiseries car il n’existe pas sur le marché de grilles adaptées ayant des performances suffisantes. Les entrées d’air devront donc se faire obligatoirement dans le mur (carottage) et l’air entrant devra passer au travers d’un caisson acoustique incorporé dans l’épaisseur de la cloison de doublage équipé de mousses absorbantes anti-bruit.

9 – La ventilation de mon habitation a-t-elle une influence sur ma consommation énergétique ?

Oui. Notamment sur le rendement des radiateurs (à eau chaude, ou électriques) car ceux-ci ne fonctionnement que par convection. L’air circulant au contact des éléments chauds du radiateur propage la chaleur dans l’ensemble de la pièce. Une mauvaise circulation de l’air dans les pièces abaisse le rendement des radiateurs et induit une surconsommation pour maintenir la même température dans la pièce. Une ventilation maîtrisée permet donc une bonne circulation de l’air et une température homogène dans les pièces tout en réduisant la consommation des appareils de chauffage.

La consommation d’énergie électrique d’un moteur de VMC performant fonctionnant 24h/24 est inférieure à 40 € par an (consommation maxi 25 Wh/m3 extrait).

10 – La VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) double flux est-elle obligatoire pour les nouvelles constructions aux normes RT 2012 (Réglementation Thermique 2012) ?

Non, même si elle est très souhaitable pour réduire les dépenses énergétiques dues aux déperditions de chaleur de l’air vicié extrait.

Outre le confort incomparable qu’elle procure, la VMC double-flux dispense d’avoir des entrées d’air non réchauffé en traverse haute des fenêtres ce qui s’avère excellent notamment en présence d’environnement extérieur bruyant, fortement pollué ou de sensibilité accrue aux allergènes (pollens, poussières…).

Toutefois son prix est sensiblement plus élevé que la VMC simple flux auquel il faut ajouter un entretien régulier nécessaire des filtres (tous les 6 mois environ).

Le plus important afin d’être conforme à la RT2012 sera de faire la chasse aux entrées d’air parasites qui risquent de perturber le renouvellement et la circulation de l’air ayant pour effet d’induire une surconsommation de chauffage (test d’infiltrométrie obligatoire avant réception).